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Écritures

| Caroline GERBER | blog
Depuis le début de mes études, j’ai beaucoup écrit. Dissertations, mémoires, notes de synthèses, rapports d’études, courriers, comptes rendus, discours, plaquettes d’informations, textes de présentation de colloques… ont peuplé ma vie professionnelle. Et j'ai découvert un jour, que l'on pouvait écrire différemment.

Appliquant les règles répétées par mes professeurs, puis par mes employeurs, j’ai appris à être attentive à chaque mot, à ciseler mes phrases, à parler de façon subtile de sujets qui peuvent fâcher. J’ai aussi appris à être la plus factuelle possible, à ne jamais parler en mon nom, à utiliser le « nous » impersonnel, même pour exposer des idées qui étaient les miennes. En 20 ans de carrière, j’ai tant écrit que je suis devenue experte en rhétorique, sur de nombreux types de sujets, techniques, politiques ou scientifiques. La multiplication de ces travaux d’écriture m’a permis de développer un style professionnel, froid, efficace.
J’y ai trouvé bien peu de plaisir.

Ecrire sur soi-même et sur son expérience de vie

Je pensais donc ne pas aimer l’écriture, jusqu’au jour où, pour ma formation de coach, on m’a demandé d’écrire sur moi-même et sur mon expérience de vie. Ce fut d’une fluidité déconcertante : les mots sortaient comme d’une vanne grande ouverte. Et même si le style n’était pas encore très mûr, du moins le plaisir a pointé le bout de son nez. Avec l’écriture, j’ai ainsi trouvé une nouvelle façon d’agencer les petits et gros cailloux de l’histoire de ma vie. Et de les polir. De les ranger de multiples façons pour faire des nouvelles figures, qui n’ont cessé de m’étonner. Avec la même joie que celle que j’ai rencontrée dans le cabinet de ma psychanalyste, j’ai fait le constat que l’écriture est une autre voie pour se connaître.

Cet exercice fut cependant très perturbant. Les premières pages écrites ont produit un résultat qui, à chaud, me paraissait riche, nourri. J’ai pris confiance sur ma capacité à écrire sur moi. Mais la relecture de mon écrit quelques jours plus tard m’a ébranlée. Mon récit me faisait l’effet d’un recroquevillement sur moi-même. Dans ces lignes, je revoyais surtout surgir le côté sombre de mon histoire. Je n’y lisais qu’une somme de plaintes, de litanies, de récits sans enseignements, de constats navrants.

Ce que j’aime le plus dans ces livres d’enfants, c’est la façon dont les monstres sont embellis par le récit

C’est alors que j’ai pensé aux histoires que l’on raconte aux enfants. J’ai adoré lire l’histoire de Babayaga ou les livres de Tommy Ungerer à mon fils. Ce que j’aime le plus dans ces livres d’enfants, c’est la façon dont les monstres sont embellis par le récit, dont le mal ou la douleur sont mis en scène. Le récit s’en nourrit. Et la fin arrive toujours trop tôt. On en redemande. Lorsqu’on raconte une histoire aux enfants petits ou grands, les parties sombres, même si elles ne sont que passagères, offrent un support remarquable pour apercevoir la lumière, la vie et l’importance du lien aux autres… 

Sans être écrivain, avec les méthodes appropriées, chacun d’entre nous peut trouver des bienfaits dans l’écriture

Sans être écrivain, avec les méthodes appropriées, chacun d’entre nous peut trouver des bienfaits dans l’écriture: elle donne une forme accessible à la tristesse, à la plainte, à la douleur, ou tout simplement aux expériences de vie. Et la première lectrice, le premier lecteur de ce morceau de choix, c’est celle ou celui qui écrit, créant la surprise, faisant surgir des idées ou des images qui viennent du fond de notre esprit et parlent de nous avec justesse.

Le travail d'écriture ouvre bien des horizons : en s'exprimant mieux, on communique mieux. Il offre un support pour progresser dans la vie.

C'est un outil de travail que je peux exploiter au cours de mes accompagnements en coaching.

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